janvier 11, 2005

Doisneau dans le nez




Ciel mon mari !
Voilà une expression pour le moins commune dans tous les endroits de la terre où il existe encore un ciel
et des maris.
Dans la grande ville où je me suis rendue, le ciel a disparu.
Pfuuuit.
Les habitants de la grande ville ne connaissent pas le torticolis, ils marchent en regardant le sol, probablement à la recherche d’une flaque d’eau où des bouts de cieux seraient parvenus à se faufiler vers une réflexion, aussi faible fut-elle..
N’étant pas moi même une habitante de la grande ville, j’ai passé pas mal de temps à guetter le cumulus mais mon regard se heurtait systématiquement à une fenêtre, un balcon, un mur orbe, quelque chose de haut, un sommet.

Donc, non: rien de rien.
Je ne guettais plus rien.

Certains habitants de la grande ville, probablement des rebelles, s’obstinent cependant à sortir du rang et cherche tant bien que mal ce ciel qui leur fait défaut, la loi interdit et punit sévèrement quiconque « aura le nez au vent » (art. 37), ils détournent donc cette interdiction par le biais d’un exercice de contorsion pour le moins impressionnant.



Je ne me sentais pas prête à tenter le grand écart, il ne me restait donc qu’à prendre mon vertige en patience. J’empruntais alors un moyen de transport chaud et troglodyte pour me déplacer d’un point à un autre de la grande ville, ce qui me permit de vivre, pendant quelques heures, la vie trépidante d’une mycose de pied, j’ouvrais ensuite le diaphragme de mon Canon au maximum et je me mettais à observer ce qui se passait devant mon nez.
Mon nez en fut ébahi.



Dans cette grande ville, berceau du romantisme, les roses poussent au fond des poubelles dans des bouteilles en plastique recyclable et les pommes s’offrent au chaland à longueur de nuit.



Ici, les morts dorment sous les ponts. Sans concessions.

Ici, on applique aux arbres le principe dit de « la queue qui choit ». Cette méthode est normalement usitée dans les campagnes, moi même je l’ai connue lorsque j’avais 8 ans, ce qui prouve que la grande ville a gardé une âme d’enfant. Le principe dit de « la queue qui choit » consiste à mettre un élastique très serré autour de la queue d’un agneau, au bout de quelques jours, la queue, privée d’afflux sanguin, tombe d’elle même. Ce principe, appliqué aux arbres de la grande ville au mois de Septembre, permet donc de faire tomber les feuilles sans cors, ni cris.



Les habitants de la grande ville sont fort nombreux, de plus, ils sont forts nombreux, or, l’union fait la force, ainsi, il n’est pas rare de rencontrer un groupe de personnes (ici trois) qui se serrent les coudes contre l’ennemi (ici, un lampadaire)




Ici les vernissages ont lieu en plein air et les petits fours restent un peu sur l’estomac
ici le radeau de la méduse s’est échoué en jogging dans un jardin public
ici tout est en deux-tiers un-quart
ici on accepte les tickets restaurant
ici il y a de l’ombre
ici il y a de la lumière
ici il y a des chiffres
ici il y a des lettres
ici les flippers sont sympathiques
ici il y a des gens, des rues, des flics.
Tout ce qu’il faut pour faire une ville.



































Je reviendrai surement.
Quand les ampoules auront été changées.




5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ACcRoc... comment dire sans vous vexer... Ah oui, c'est bien contrasté. Et puis vous avez eu la chance de tomber sur Pierre Mauroy. C'était un hasard ?
Sinon celle où on voit la tour Effel est bien comme photo, mais pourquoi vous n'avez pas été à l'Arc de triomphe, ni sur les Champs-Elysées ?
Sinon il y toujours des pétouilles sur vos tirages. Je me demande si ca vient pas de votre agrandisseur car je pense que vous avez nettoyé votre lentille d'appareil...
Vous comptez exposer à Laval ?

grisâtre

8:52 PM  
Blogger ACcRoc said...

Moi j'aime assez tous ces poils et toutes ces rayures, ça me rappelle la taule et puis si on fait prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr avec la bouche en même temps on a l'impression de regarder un super 8.

Holala et puis ne m'en parlez pas! J'avais effectivement cette magnifique photo des Champs Elysées en deux-tiers un-tiers, je la tenais là, mais y'a Michel Drucker qu'est passé devant l'objectif pile au moment ou
clic
et merde putain Michel tu peux pas faire gaffe merde! Et mon expo Chez Martine, c'est toi qui vas la faire peut-être? Attends deconne pas, j'ai déposé une affiche au lycée professionel Raoul Vadepied pour le vernissage quoi! Et y'a Nono et Lulu qui doivent s'occuper de la déco! Oh non quoi...'fais chier Michel...

11:43 PM  
Blogger Roberto Iza Valdés said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

4:27 AM  
Blogger Roberto Iza Valdés said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

3:35 AM  
Blogger Unknown said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

5:35 PM  

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